Il y a 10 ans, des terroristes djihadistes massacraient au hasard 132 innocents en plein cœur de Paris. Pensées pour toutes les victimes, leurs familles et amis.

Une soirée comme les autres. Pendant un match au Stade de France, un grand boum retransmis à la télé. On croit à un gros pétard, mais un homme s’est fait sauter, emportant la première victime. François Hollande quitte les tribunes.
Puis la séquence insupportable des attentats de Charlie se reproduit, avec un cran supplémentaire dans l’horreur. Impuissants, nous voyons le décompte des morts s’égrainer. Fusillades aux terrasses des Petit Cambodge, Carillon, Belle Équipe, Casa Nostra, Bonne Bière, Comptoir Voltaire.
Devant l’info en continu, les larmes. Je sais mes proches sains et saufs – Facebook ayant inauguré cette fonction “safe” de triste mémoire.
Pourtant, je voudrais être dans mon studio étudiant de la capitale et afficher le hashtag #porteouverte que les Parisiens ont spontanément créé pour donner refuge à leurs pairs livrés à eux-mêmes dans les rues devenues meurtrières. Nous voudrions tous tant faire quelque chose.
Et puis le piège cauchemardesque du Bataclan. De simples amateurs de rock, séquestrés, fauchés par les balles, condamnés à faire les morts sous les corps de leurs voisins. Qui d’entre nous voit une scène et une fosse de spectacle de la même manière depuis ?
13 jours plus tard, je jouerai avec mon groupe dans un petit bar du VIe. C’est dérisoire, mais nous le vivrons comme un acte de résistance, charriant nos instruments dans la rue Dauphine déserte à 20h.Il y a eu d’autres attentats avant et après. Mais les Françaises et les Français ont fait front. Les fous de Dieu n’ont pas tué la musique, la fête, la dolce vita de Paname. Nous avons renouvelé le serment, le petit miracle quotidien de notre République, machine à liberté, égalité, fraternité depuis deux siècles.
Aujourd’hui, tenons bon encore. C’est maintenant le plus difficile. Les Eagles of Death Metal chantaient sans s’en douter une leçon de deuil et de solidarité, dans leur reprise de Duran Duran : “Don’t say a prayer for me now, save it til the morning after”. C’est l’heure de lever plus haut ce qui nous rassemble.
Alexandre Garcia
Conseiller municipal
